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Photo du rédacteurCendrine Molina Experia

Gaël Potin : Portrait d’un scientifique enchanteur !

Dernière mise à jour : 19 mai 2022

Directeur du Muséum d’Histoire naturelle de La Réunion depuis 2019, Gaël Potin est avant tout un scientifique, biologiste marin, passionné de biodiversité. Découvrez le portrait d’un homme de terrain au service de son territoire, acteur privilégié de la mission OBJECTIF 1000.



Gael Potin Mission Océanographique OBJECTIF 1000
Gael Potin Mission Océanographique OBJECTIF 1000

De ses yeux rieurs, il m’accueille avec simplicité et prévenance. Les thématiques marines arrivent rapidement dans la conversation. Vers l’âge de 4 ans, venant des environs de Saint-André, il se souvient de ses baignades familiales dans le lagon de l’ouest. Il fait partie de cette génération dont les parents profitent pleinement d’un temps de loisirs et des plaisirs qu’offre la mer. Chaque voyage s’approchait d’une expédition. Très vite, il met la tête sous l’eau, avec un simple masque, il s’adonne à l’apnée. Il s’émerveille du monde, de la nature qui l’entoure et se met en mouvement. Ce qui sera le leitmotiv de ses études et de sa carrière.


Un parcours d’engagement.

Bien qu’il soit féru de biologie, les métiers de la restauration l’attiraient. Son père l’encourage à essayer une orientation vers des études longues, et il choisit finalement la biologie à la faculté de La Réunion. Il apprend avec passion !

Curieux de tout, en plus de ses études, il fait un maximum de stages volontaires en milieu marin dans un laboratoire d’écologie marine. Il seconde des doctorants. La nuit, Gaël fait des prélèvements sur le terrain, le jour, il va en cours. Avec courage et abnégation, il entre dans la logique de travail du chercheur, la gymnastique du cerveau le fascine. Il en sera recomposé par diverses sollicitations qui le conduisent vers un DEA (La Rochelle) sur l’étude en milieu naturel par marquage acoustique du comportement grégaire de poissons pélagiques dans la baie de Saint-Paul. Il suit la vie de poissons par hydrophone. Ce qui à l’époque est novateur. Il se forme à l’INPM et devient plongeur professionnel afin d’installer les hydrophones de la mission. Ce projet l’emmène jusqu’en Nouvelle-Calédonie. Il comprend l’exigence que demande la démarche scientifique et travaille d’arrache-pied. Sachant saisir les opportunités que lui offre son réseau professionnel, il approfondit ses recherches par un doctorat.


En parallèle, il associe une pratique sportive et un engagement associatif fort. Il pratique ainsi de la plongée, ce qui coule de « source », de l’équitation, de l’escalade, de l’Aïkido. D’ailleurs, il prendra des responsabilités au sein d’une association sportive de pleine nature.

Inexorablement, il est animé par le mouvement. Il faut que ça bouge !


Enchanter les autres.

Ses différents projets scientifiques l’amènent à rencontrer de nombreux acteurs environnementaux locaux. Très vite, il comprend que la force vient du groupe. Peut-être que son expérience de la vie associative, sa pratique du sport, lui donnent une attitude d’ouverture et une remarquable facilité à collaborer. Son sérieux est rapidement reconnu.

Ainsi dans la vie professionnelle, ce qui l’anime particulièrement, c’est de voir les autres « s’éclater » dans leur quotidien. Si vous manquez d’énergie, il saura vous donner cette pichenette qui vous rendra de l’énergie. Oui, la positive attitude est bien la sienne.


Il ouvre les portes du Muséum

C’est en menant différents projets pour l’association de la Société Réunionnaise des Amis du Muséum qu’il scelle son destin à celui-ci. Fort de ses compétences en statistiques, en base de données, rompu à la démarche scientifique et en capacité à fédérer des acteurs variés, il assure plusieurs projets de mise en commun de données et de vulgarisation scientifique. Là où le sujet semble compliqué, il sait mettre en œuvre ses atouts au profit de sa mission. Il s’engage avec envie et enthousiasme. Ce projet lui permet de mettre en mouvement toutes ses compétences. Il navigue entre les pratiques universitaires, la connaissance du monde associatif et les exigences de gestion d’un établissement public à caractère scientifique. Par ce profil rare et complet, sa capacité de travail, il marque les esprits.

Alors que le poste de directeur de Muséum se libérait, il se fait ainsi repérer. Avec la quarantaine approchante, il se dit qu’une expérience plus longue que les classiques contrats de projet, dans un univers qu’il connaît et qu’il apprécie, raisonne comme une opportunité des plus engageantes. En préparant sérieusement son dossier, il présente tous les atouts de sa candidature et sa vision du Muséum qu’il imagine.

Sa dynamique interroge, puis séduit. Il obtient le poste en 2019.



Pour Gaël, le Muséum d’Histoire naturelle de La Réunion

est la porte d’entrée idéale pour la valorisation de la biodiversité.

Et si la thématique du changement climatique global a su s’implanter dans toutes les strates de la société, il mesure plus fortement encore la nécessité que chacun prenne conscience de la deuxième crise en cours et ayant pour conséquences la destruction du vivant sur terre.


Ainsi, il affiche 3 axes stratégiques pour les actions futures du Muséum.



- Rénover le parcours permanent. Il lui faudra surfer entre les attentes liées à un Muséum labellisé Musée de France, et la nécessité de s’inscrire dans une logique de centre de culture scientifique et techniques.
- Concevoir des actions et des outils de médiation en collaborant plus avant avec les partenaires du territoire. Allant jusqu’à envisager des expositions et actions délocalisées.
- Œuvrer pour un Muséum citoyen. Permettre à tous de prendre sa part dans la préservation des espèces et la compréhension de notre écosystème.

La mission OBJECTIF 1000 s’inscrit idéalement comme une des pièces maîtresses de cet édifice que Gaël Potin veut réenchanter. Son rôle de facilitateur garantit un nouveau succès. Il souhaite ardemment compléter ses collections. Les premiers prélèvements laissent augurer des résultats exploitables.
Nul doute qu’il nous réserve des actions remarquables pour les 170 ans du Muséum en août 2025. L’écologie marine y aura-t-elle pleinement sa place ? Nous le souhaitons vivement !
Cendrine Molina Auteur Polygraphe
Pour la Mission OBJECTIF 1000

En savoir plus sur Gaël POTIN et la Mission OBJECTIF 1000

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